Mohan Bianco, libraire indépendant

Une lecture gore, à la fois anarchiste et féministe,

Qui aurait cru que sécher la messe un dimanche matin puisse autant porter à conséquence ? Pas la protagoniste de « La Fille du diable », roman court et gore de l’artiste valaisanne Christelle Magarotto.

Dès les premiers mots, tout va très vite et, l’héroïne comme le lecteur, se font happer par un récit énergique où le diable se cache certes dans les détails, mais dans la forêt aussi à ce qu’il paraît… La narratrice en fit d’ailleurs l’expérience… mais non sans enthousiasme.

Le comédien Thomas Laubacher reprend cette voix féminine dans une lecture du premier tiers du récit, le plus sociologique, mais non sans malice en souligne le cynisme et l’humour noir.

Habillée encore des fantaisies auditives et visuelles du musicien-plasticien Richard Jean, cette lecture hallucinée qui se joue des conventions comme de la bienséance transporte son auditoire dans une nouvelle dimension critique du patriarcat. Une caricature assumée, où l’on se surprend à rire tout seul, mais ensemble, sans trop se gêner ! Dans le fief de l’anarchie, « La fille du diable » se sentira comme à la maison !